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17e jour: et si l'expérience parlait d'elle-même?

En ce 17e jour du grand décompte, je souhaite vous partager mes impressions suite à la renconter d’hier à Côteau-du-Lac.

J’ai eu le plaisir de rencontrer un groupe d’éducatrices très intéressant. Le résultat, plus de 52% ont signé une adhésion à la vie associative de l’AÉMFQ. Dommage que toutes ne se déplacent pas pour assister aux rencontres d’information. Nous aurions déjà le tiers des éducatrices du Québec avec nous. Mais… pourquoi prendre le risque de se déplacer et reconnaître qu’effectivement on gagnerait à changer de modèle de vie associative ?

D’autres éducatrices s’expriment en disant ne nous parlez pas du passé ! Parlez de l’avenir.

Pour moi c’est pourtant essentiel de parler du passé pour plusieurs raisons. Prenant en considération que l’AÉMFQ a été reconnue comme association représentative des 15 000 éducatrices du Québec de 2003 à 2009, il est certes important de bien connaître le bilan de ce qui a été fait et obtenu.

La Loi de 2003 permettait aux éducatrices de s’associer et de faire partie d’un processus de discussion pour leurs conditions d’exercice, sans avoir le droit de négociation sur les lois et règlements. L’obligation de négocier les conditions de travail n’était pas imposée non plus au Ministère. Ils négociaient de bonne foi avec le cadre légal de ce moment là. Et cela fonctionnait !

Il est donc important de connaître le bilan des actions de l’AÉMFQ lorsqu’elle était à la direction de la défense des droits des éducatrices. Défense des droits aux niveaux politique, médiatique, administratif ou personnel !

En 2009, vous avez donné le mandat de cette direction aux syndicats. Il est donc normal de vouloir en connaitre le bilan compte tenu du fait qu’il y avait un nouveau facteur, le gouvernement était maintenant obligé de négocier les conditions de travail à l’intérieur d’un nouveau cadre légal qui imposait de nouvelles obligations financières au gouvernement. Le gouvernement n’a rien donné par simple plaisir ou par pressions, le cadre légal imposait le changement. Mais le syndicat n’a toujours pas de pouvoir d’imposer de changement pour les lois et règlements.

Donc, ils sont au même niveau que nous étions en ce qui a trait aux lois et règlements.

C’est tout à fait normal d’ailleurs qu’une loi ne donne pas de pouvoir à une organisation sur les futures lois… Le privilège d’adopter des lois revient aux députés élus par l’ensemble des Québécois dans une vision d’ensemble pour le bien des Québécois. (Du moins on veut tous le croire).

Mais les syndicats d’aujourd’hui risqueront-ils de perdre le droit de vous reconnaitre, de recevoir les perceptions pour la vie associative retenues sur vos chèques ? Oseront-ils prendre le risque pour le bien de leurs membres ? Si on se fit qu’en 2009, ils ont laissé tombé le « statut de salarié », quasi obtenu, pour avoir le droit de vous représenter et recueillir vos cotisations, pouvons-nous espérer qu’ils prendront le risque pour un simple changement règlementaire qui vous dépouille encore d’une grande part de votre autonomie ?

Dans le meilleur des cas, on veut bien reconnaître que l’AÉMFQ a de l’expérience. La défense des droits nous l’avons fait de 1997 à 2009 et on a plusieurs, pas un seul, changements de lois à notre actif sans parler de toutes les circulaires administratives asssainissant la gestion du milieu familial. La défense individuelle était pour nous qu’une simple procédure tellement l’expertise développée était grande. Nous avions même directement la collaboration du bureau du sous-ministre de la Famille ! Les syndicats en ont-ils fait la moitié de 2009 à 2013 ?

On demande où était l’AÉMFQ de 2009 à 2013 ? Oh rappelez-vous, vous avez demandé à l’AÉMFQ de se retirer de la représentation. Nous avons respecté votre choix. Ce n’est pas à nous de rendre des comptes pour cette période mais bien aux syndicats. J’aimerais bien lire ce qu’ils ont fait pour défendre votre profession dans les médias, lire ce qu’ils ont fait pour défendre vos droits aux niveaux politique et administratif.

Ensuite, savoir ce que les déléguées ont fait comme apprentissage dans la défense des droits témoignent de l’engagement de femmes engagées. Mais sans droits à défendre, que pourraient-elle faire ? Les déléguées de l’AÉMFQ de 2003 à 2009 ont fait exactement la même chose ! De 2009 à 2013 il est tout à fait normal que les déléguées syndicales aient fait ce travail, c’était tout simplement leur travail. Pourquoi ce travail serait-il aujourd’hui bonifié parce qu’il a été fait sous la coupole du syndicat ?

Une structure ne réside pas seulement sur le nombre de personne en action, mais bien aussi sur toute son expertise et sa capacité d’agir. L’AÉMFQ, sans rougir, peut dire haut et fort qu’elle est en mesure de défendre le statut de travailleur autonome et qu’elle n’a aucun autre intérêt que celui de s’y investir à 100 %.

Il vous reste 17 jours pour faire le bilan de 2009 à 2013. Est-ce que quelqu’un va bien vouloir le faire et le défendre. Vous avez eu un petit ajustement à votre revenu de garde, auquel on a ajouté une petite contribution au filet social que vous devriez vous doter. On fait des retenues sur vos chèques pour vous payer des fériés et des vacances, qu’au final vous financez en grande partie vous-même. Et, on met tout dans le même sac pour vous démontrer à quel point vous êtes définitivement maintenant gâtées d’avoir un si beau revenu. Mais l’avez-vous bien décortiqué ? Avez-vous tenu compte des obligations du gouvernement ? Avez-vous vu votre revenu réellement ajusté à la hauteur de votre contribution au réseau ?

En conclusion, à quel prix accepterez-vous de vendre votre autonomie ? votre statut de travailleur autonome ? le droit de gestion de votre résidence, votre foyer, votre famille, vos enfants, etc. ?

Je sais, chacun donne une valeur différente à chacun de ces points. La balance penche d’un bord ou de l’autre dépendant de chacune de vous.

Et savez-vous ! C’est justement ce que l’AÉMFQ veut faire, vous donner le droit de mettre ce que vous voulez dans votre balance, tout en donnant le même droit à votre collègue.

Un objectif simple, clair, efficace, faisable, ayant démontré son efficacité dans le passé et en plus moins coutêux.

Trop simple ? Trop simple de bâtir un avenir différent ?


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